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[Tribune] Il est temps de changer le récit sur les énergies renouvelables

Face à l’urgence climatique et à une dépendance persistante aux énergies fossiles, il est temps de sortir des faux débats pour accélérer la transition énergétique, et l’autoconsommation collective a un rôle clé à jouer. 

Sortir de la dépendance fossile, une priorité détournée par des faux débats

Avant de parler d’autoconsommation collective, il est essentiel de rappeler, une fois de plus, le contexte de la transition énergétique. Alors que des députés RN et LR ont tenté de ralentir le développement des énergies renouvelables, il est clair que les débats sur l’énergie sont trop souvent déconnectés de leur finalité. Nous devons urgemment réduire nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique et ses conséquences désastreuses. 

 

Or, en France, 60 % de l’énergie que nous consommons provient encore des énergies fossiles, dont 43 % du pétrole et du gaz. Cette dépendance n’est pas seulement désastreuse pour le climat ; elle l’est aussi pour notre économie. Chaque année, nous importons 70 milliards d’euros de combustibles fossiles. Sans parler des risques géopolitiques associés à cette dépendance énergétique.

 

En France, nous avons pourtant la chance de disposer d’une énergie électrique largement décarbonée, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables. Et pourtant, l’électricité ne représente que 25 % de notre mix énergétique. Tout le reste, ou presque, repose encore sur les fossiles. Voilà le vrai problème.

 

Dans ce contexte, l’opposition stérile entre nucléaire et renouvelables n’a plus de sens et nous détourne du vrai sujet.

 

Si nous voulons réussir la transition énergétique, il nous faut activer deux leviers : 

  • Celui de l’offre, en développant massivement les capacités de production d’électricité décarbonée, 
  • et celui de la demande, en accélérant l’électrification des usages, un domaine sur lequel nous sommes clairement en retard.  

Le chemin nécessite des transformation complexes, ce qui créé des débats. Certains acteurs s’emparent du sujet avec des logiques réactionnaire sur fonds de posture politique. L’amendement du 19 juin, porté par des élus LR et RN contre les énergies renouvelables, en est une illustration flagrante. Bien évidemment, face à son non-sens, le projet de loi a été abandonné en suivant par l’Assemblée nationale.

 

Mais pendant ce temps, ils imposent leur vision. Ils occupent l’espace médiatique. À nous maintenant de changer ce récit pour protéger ce que nous considérons comme le sens de l’histoire. 

Changer le récit pour accélérer la transition énergétique

Il est plus que jamais temps de proposer un autre récit, un récit positif et mobilisateur. 


Et dans cette dynamique, l’autoconsommation collective a une vraie carte à jouer. 

 

L’autoconsommation collective peut raconter une autre histoire, une qui rassemble largement :  

  • Celle du développement des énergies renouvelables, 
  • Celle du rapprochement entre production et consommation, 
  • Celle de la maîtrise des factures d’électricité, 
  • Celle des retombées économiques locales et de la souveraineté des territoires, 
  • Celle des acteurs du territoire qui voient concrètement les bénéfices des centrales installées à côté de chez eux, 
  • Celle qui implique les citoyens, les collectivités, les entreprises privées, ensemble dans la transition ! 

Chaque nouveau projet d’autoconsommation collective est une opportunité pour sensibiliser et convaincre. Alors organisons des inaugurations. Sollicitons les porteurs de projets pour en faire la promotion auprès de leurs élus locaux. Et diffusons ce message.

  

L’autoconsommation collective allie décarbonation, souveraineté et développement économique à l’échelle locale. Le modèle rassemble : à nous de profiter de cette caisse de résonance ! 

La filière de l’autoconsommation collective est prête à changer d’échelle

Pour que ce récit puisse vivre, il faut une filière structurée et soudée. Chez Enogrid, nous considérons que les bases sont maintenant posées :  

  • Les projets sont lancés efficacement, 
  • L’industrialisation arrive du côté de l’exploitation, 
  • Le modèle est maîtrisé, 
  • Les compétences et les nouveaux métiers sont là et nombreux.  

Nous avons vraiment la sensation que nous sommes arrivés à la fin du début de l’autoconsommation collective. Qu’un nouveau chapitre s’est déjà ouvert : celui du changement d’échelle et de l’industrialisation.

 

Nous pensons que la baisse des soutiens étatiques n’éteindra pas la filière des énergies renouvelable, qui est aujourd’hui à un niveau de maturité élevé. Que l’autoconsommation collective est un modèle d’avenir, adapté aux attentes des producteurs et des consommateurs.

 

Dans un contexte où les énergies renouvelables sont attaquées pour une électricité trop abondante qui déstabiliserait le réseau et les marchés, l’autoconsommation collective, à son échelle, est une réponse. Grâce à un lien direct entre producteurs locaux et consommateurs, elle redonne du sens à nos consommations.

 

Demain, avec les enjeux de flexibilité du réseau, elle deviendra une solution encore plus importante. Des projets de R&D sur cet enjeu sont déjà en cours et les résultats sont prometteurs. 

Construire une transition énergétique désirable

La transition énergétique est un défi immense, qui suscite peurs et réticences. Mais nous ne pouvons pas leur laisser de place, car il est urgent de construire un avenir durable et soutenable. Il est urgent de diffuser ce récit positif sur les énergies renouvelables et de ne pas se limiter à un entre-soi de convaincus.

 

Alors développons et utilisons l’autoconsommation collective comme un outil pour faire passer nos messages et lever les réticences qui existent encore. Travaillons ensemble, nouons des partenariats, engageons les acteurs des territoires.

 

Car c’est collectivement que nous arriverons à changer le récit.  

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Rémi Bastien est Cofondateur et Président d'Enogrid. Depuis 2018, l'entreprise leader de l'autoconsommation collective a accompagné et outillé plus de 400 porteurs de projets à travers la France.