La filière solaire traverse aujourd’hui une période de grande incertitude. D’un côté, la réglementation évolue (qu’il s’agisse de l’application de la LOI APER ou de l’introduction des heures solaires du TURPE 7), de l’autre, les mécanismes de soutien public se complexifient (le S21 est maintenant réservé aux petites puissances, les AO CRE aux grandes, et l’AOS bouleverse les professionnels).
À cela, s’ajoute un contexte d’instabilité politique sans précédent, alors que les ministres de l’énergie se succèdent tous les 6 mois et que l’extrême droite affiche une opposition frontale aux EnR (en contradiction avec leurs propres électeurs).
Le secteur continue d’être attaqué sur un point central : son coût pour le contribuable. Nous ne pouvons plus balayer cet argument d’un revers de main. Oui, notre secteur a longtemps bénéficié d’un soutien public, nécessaire pour émerger. Mais aujourd’hui, la filière est arrivée à maturité : elle doit apprendre à vivre sans subventions.
Nous avons développé des modèles alternatifs de valorisation économique des centrales PV. L’autoconsommation collective est un modèle attractif économiquement, vertueux, maîtrisé, et qui fonctionne selon une démarche gagnant-gagnant, tant pour les producteurs que pour les consommateurs.
L’avenir de la filière repose désormais sur sa capacité à convaincre les financeurs. Les modèles économiques alternatifs existent, et c’est à nous de démontrer aux banques la solidité et la rentabilité des projets d’autoconsommation collective. Quand elles verront des business plans rigoureux et des projets rentables, elles suivront. Si l’écosystème change, alors les banques changeront aussi.
Il est temps d’assumer ce virage. De passer d’un marché soutenu artificiellement à un marché fondé sur sa valeur intrinsèque. L’autoconsommation est une des réponses, une source de stabilité et une garantie pour l’avenir face à ces bouleversements. Mais il ne faut pas que ce soit la solution à un marché qui n’existe plus.