Le mardi 24 juin 2025, Enogrid a rassemblé près de 300 professionnels au Corum de Montpellier, à l’occasion de la Journée de l’autoconsommation collective. L’événement était rythmé par 4 tables rondes sur les enjeux actuels du secteur : l’évolution de la réglementation, le besoin de coordination de la filière, le recrutement de consommateurs et le développement du modèle en Europe.
Un événement marqué par la grande diversité des acteurs présents, tels que des porteurs de projets, bureaux d’études, agrégateurs, fournisseurs, développeurs d’EnR, syndicats, GRD et avocats. Tous étaient unis par la volonté de s’informer, de nouer des partenariats et de construire ensemble l’avenir de l’autoconsommation collective en France.
Cette année, nous avons choisi de limiter l’événement à 300 participants, ce qui n’a malheureusement pas permis à toutes les personnes intéressées d’y assister. Or, les échanges des tables rondes étaient particulièrement riches et instructifs. C’est pourquoi nous avons préparé plusieurs articles de blog afin de partager les enseignements tirés des discussions.
Depuis son apparition dans le droit français en 2016, l’autoconsommation collective est régulièrement simplifiée, et la filière s’organise pour assimiler les dernières évolutions réglementaires.
Par exemple, les périmètres dérogatoires s’assouplissent mais les demandes prennent plusieurs mois à être traitées, car elles sont traitées par la DGEC qui a peu de disponibilité opérationnelle avec les Appels d’Offres Simplifiés. Lors de cette journée, de nombreux porteurs de projets souhaitaient aussi être informés sur le passage de l’accise à 0 €, une évolution qui simplifierait le recrutement de consommateurs mais tarde à être appliquée.
L’autoconsommation collective a été identifié par tous les acteurs présents comme une source de stabilité face la baisse des aides étatiques. Grâce à cela, le modèle intéresse désormais une plus grande diversité de porteurs de projets (entreprises, développeurs d’EnR, particuliers solidaires, etc.). L’actualité a aussi poussé les professionnels présents à s’interroger sur la pertinence d’intégrer des batteries aux projets.
Aujourd’hui, les fournisseurs manquent de données pour gérer l’autoconsommation collective sans risque. Les agrégateurs d’électricité, eux, commencent à l’intégrer dans leur stratégie de pricing, mais ils manquent de visibilité pour proposer des offres adaptées.
Cependant, les volontés sont bien présentes et les discussions sont en cours, avec des solutions déjà bien identifiées : structuration des dialogues, partage d’outils et de bonnes pratiques (via API ou contrats type), meilleure communication avec les parties administratives, etc.
Développer la coordination entre les acteurs du marché de l’ACC permettra également de créer des conditions favorables au lancement de projets éoliens. Cette filière fait face à plusieurs freins : tels que la limite de puissance des boucles, la nécessité de recruter un nombre important de consommateurs, et la recherche de financement.
Ce mardi 24 juin 2025, alors que les députés RN et LR ont tenté de ralentir le développement des énergies renouvelables avec une menace de moratoire, Rémi Bastien a pris la parole pour mobiliser l’écosystème sur la nécessité de reprendre en main notre récit.
Alors que les projets gagnent en puissance, le recrutement de consommateurs devient un enjeu clé, donnant naissance à de nouveaux métiers, méthodes et outils logiciels. Ainsi, 4 spécialistes du recrutement ont partagé leurs conseils et expériences avec les porteurs de projets présents.
Premier enseignement : il n’y a pas qu’un seul discours, selon le profil des consommateurs ciblés, les arguments doivent être adaptés. Cependant, il faut toujours rester sincère, transparent, pédagogue… et éviter les fausses promesses. Organiser des réunions d’information reste un excellent moyen de créer du lien, d’expliquer le projet et de répondre aux questions des intéressés. Une fois l’opération lancée, le bouche-à-oreille devient un atout précieux pour élargir progressivement le cercle des participants. Pour simplifier le recrutement, des outils dédiés ont été développés, tel que Mon énergie collective.
Sylvie Maurand (d’Enedis) a également présenté les solutions développées par le gestionnaire de réseau pour simplifier le recrutement. Enedis met déjà à disposition de nombreuses ressources : pages internet dédiées, guides pratiques, vidéos pédagogiques et témoignages. Et ce n’est pas tout, Sylvie Maurand a dévoilé qu’un nouvel outil est en cours de développement : il permettra de reconstituer des courbes de charge simulées pour les consommateurs !
En posant un cadre juridique ambitieux dès 2016, l’Union européenne a contribué à l’essor des communautés d’énergies renouvelables en Europe. Mais chaque pays a sa propre application. La France fait figure de bonne élève : elle s’est très vite approprié le modèle, grâce à un cadre réglementaire précurseur, et des citoyens adeptes des circuits courts !
En région Bruxelloise, le modèle est très développé auprès des particuliers intéressés par son aspect social, mais freiné par un marché restreint. En Suisse, on estime qu’il y a déjà plus de 10 000 opérations de ce type, qui permettent aux locataires de baisser leurs factures d’électricité. En Allemagne, le modèle est très diffusé (déjà 6 000 « Mieterstrom » actives) mais limité à l’échelle du même bâtiment, car on compte plus de 900 GRD sur le territoire Allemand (1 par Länder).
En Autriche, les périmètres sont liés à l’architecture du réseau électrique, ce qui permet de proposer des tarifs d’utilisation du réseau qui dépendent des niveaux empruntés par le partage d’électricité. L’Espagne est un pays à fort potentiel avec une volonté politique forte pour développer les énergies renouvelables et une réglementation en pleine simplification. En Italie, le gouvernement vient de débloquer 2,2 milliards d’euros de subventions, pour développer plus rapidement un modèle pourtant connu depuis 1920.
Regarder à l’international permet de nous interroger sur la pertinence de certaines limites réglementaires (tels que les périmètres), du rapport des fournisseurs à l’ACC, et de l’importance des coopérations transfrontalières.
Depuis 2018, Enogrid simplifie le lancement des projets d’autoconsommation collective. Déployés dans toute la France, nous proposons des solutions logicielles ainsi que de l’accompagnement pour tout type de projet, quel que soit son avancement ou la source de production d’électricité. Nous avons déjà accompagné plus de 400 projets jusqu’à leur concrétisation.
L’autoconsommation collective vous intéresse ? Alors n’hésitez pas à contacter nos experts pour découvrir toutes les opportunités offertes par ce modèle. Ensemble, lançons votre projet.
Communiqué de presse de la JACC 2025, Enogrid, 30 juin 2025
Les défis de l’autoconsommation collective pour changer d’échelle, Thomas Blosseville, Green Univers, 25 juin 2025
Pourquoi l’autoconsommation collective serait un « relais de stabilité face à l’instabilité », Émilie Wood, XPAIR, 1er juillet 2025
La filière de l’ACC rassemblée à Montpellier, L’écho du Solaire, 29 juin 2025
La filière de l’autoconsommation collective l’a joué collectif à Montpellier, Plein Soleil, 2 juillet 2025
Toute la filière de l’autoconsommation collective rassemblée à Montpellier, PV Magazine, 3 juillet 2025