Le TURPE 7 est entré en vigueur le 1er août 2025, pour une durée d’environ 4 ans. Avec lui, arrivent les heures solaires, qui vont être déployées progressivement jusqu’en 2027. L’objectif est de mieux refléter les coûts de l’usage du réseau en fonction des différentes périodes de la journée et des saisons. Ce changement devrait avoir un impact positif sur la réduction des prix négatifs, et il représente une belle avancée pour l’acculturation des Français au photovoltaïque.
Le TURPE spécifique à l’autoconsommation collective devient plus intéressant, mais son application reste très complexe. Ce TURPE 7 n’implique pas une hausse des prix de l’électricité.
Le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publiques d’Électricité), correspond en quelques sortes au prix du péage des électrons. Il permet de couvrir l’ensemble des coûts supportés par le Gestionnaire du Réseau de Distribution (GRD) pour l’exploitation, le développement et l’entretien des réseaux. Il fonctionne sur le principe du « timbre-poste » : chaque consommateur paye le même tarif, indépendamment de son éloignement d’un point de production.
Bien qu’établi sur une période de 4 ans, le TURPE n’est pas figé dans le temps. Les barèmes du TURPE évoluent traditionnellement au 1er août de chaque année, sur la base de l’inflation ou de l’état du réseau électrique. Ce TURPE 7 n’implique pas une hausse des prix de l’électricité (qui avait déjà eu lieu en février 2025 pour répondre aux besoins d’investissements importants pour le réseau), mais il apporte certaines nouveautés, telles que les heures solaires.
Une innovation majeure du TURPE 7 concerne la restructuration des heures creuses. Elles correspondent aux périodes où la demande d’électricité est plus faible et accordent aux consommateurs un prix du kWh plus avantageux qu’en heures pleines.
À partir du 1er novembre 2025, Enedis va commencer à déployer sur toute la France des heures creuses solaires. Ainsi, une nouvelle plage horaire sera progressivement mise en place l’après-midi en été. Cela permettra de mieux exploiter la production photovoltaïque et d’offrir plus de flexibilité au réseau.
Pour les foyers ayant opté pour l’offre Heures Pleines/Heures Creuses, la durée totale ne changera pas : elle restera de 8 heures par jour. En revanche, leur répartition sera adaptée aux réalités énergétiques :
Concrètement, certaines heures actuellement placées à des moments de forte tension (comme 7h-11h ou 17h-23h) seront déplacées vers les périodes où l’électricité est abondante et moins chère, principalement l’après-midi entre 11h et 17h, notamment du 1er avril au 31 octobre. (Source : CRE)
Ces nouveaux horaires seront définis localement par Enedis, en fonction de chaque poste HTA/BT et des contraintes spécifiques des réseaux. Leur mise en œuvre sera progressive : entre novembre 2025 et fin 2027, moins de 20 % des Français seront concernés dès la première année.
Cette évolution marque une nouvelle ère solaire, où le décalage de la consommation vers les heures les plus ensoleillées contribuera à :
Jusqu’à présent, les heures creuses étaient presque exclusivement placées la nuit (car c’était à ce moment que nous avions le plus de production sans consommation en face : historiquement de la production nucléaire). Maintenant, Enedis va placer des heures creuses dans l’après-midi de 11h à 17h, mais le mécanisme est le même. Ce sont toujours des heures creuses, seul leur horaire change.
En autoconsommation collective, le TURPE a une particularité : il y a une majoration spécifique destinée à compenser les coûts supplémentaires supportés par Enedis pour gérer les opérations. Cette majoration s’applique uniquement sur la partie fixe du TURPE.
Pour rappel, c’est le fournisseur qui collecte le TURPE. En autoconsommation collective, c’est le fournisseur de complément qui collecte le TURPE des participants pour tous les flux alloconsommés et autoconsommés.
À compter du 1er août 2025, les usagers qui ne disposent pas d’un compteur Linky devront s’acquitter de frais spécifiques :
Cette mesure vise à encourager le déploiement généralisé des compteurs Linky. Pour rappel, en août 2024, plus de 37 millions de foyers étaient déjà équipés d’un compteur communicant, ce qui a permis de réduire fortement les coûts liés aux relevés.
De plus, un compteur Linky est nécessaire pour participer à une opération d’autoconsommation collective, pour qu’Enedis calcule la répartition de l’électricité toutes les 15 minutes. Aujourd’hui, environ 2 millions de clients utilisent encore un compteur de génération plus ancienne, qui engendre des coûts supplémentaires.
Le TURPE spécifique autoconsommation collective existe sur le papier, mais il est aujourd’hui difficile à mettre en place :
À ce jour, nous n’avons connaissance d’aucune opération appliquant ce TURPE spécifique.
Cependant, même si le TURPE spécifique ACC n’existe aujourd’hui qu’en théorie, son principe reste prometteur.
Son objectif est d’aligner la tarification sur la réalité du fonctionnement du réseau :
L’autoconsommation collective est intéressante d’un point de vue réseau car elle permet de réduire les coûts. En effet, le réseau est dimensionné pour gérer les périodes de pointe. Si la pointe de consommation aujourd’hui concentrée le soir diminue, et que cette consommation se déplace vers l’après-midi, le réseau deviendra plus équilibré, moins coûteux à maintenir et à développer.
Dans ce contexte, l’autoconsommation collective (ACC) offre un cadre idéal : elle favorise une meilleure synchronisation locale entre production et consommation, créant une situation gagnant-gagnant pour le réseau, les producteurs et les consommateurs.
Avant de conclure cet article, il nous semble essentiel de rappeler l’importance du TURPE en autoconsommation collective : il rémunère les GRD qui sont le tiers de confiance de la donnée de comptage et ceux par qui les données transite entre PMO, consommateurs, producteurs, et fournisseurs.
Le TURPE finance à plus de 90 % les activités d’Enedis, ainsi que celles de RTE. En effet, les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) jouent un rôle clé dans la gestion des opérations d’autoconsommation collective. Leur expertise, leurs infrastructures et leurs outils permettent d’assurer :
Le TURPE 7 a pour objectif de mieux refléter les coûts d’usage du réseau. Le réseau est plus sollicité l’hiver : le TURPE (et les factures) en hiver vont donc augmenter. Le réseau est moins sollicité l’été : le TURPE (et les factures d’électricité) en été vont donc baisser. Les variations de prix seront plus importantes, mais elles s’équilibreront sur l’année. De plus, déplacer sa consommation sur les heures creuses solaires permettra de baisser ses factures.
Le TURPE 7 a pour objectif de mieux refléter les coûts d’usage du réseau. Le réseau est plus sollicité l’hiver : le TURPE (et les factures) en hiver vont donc augmenter. Le réseau est moins sollicité l’été : le TURPE (et les factures d’électricité) en été vont donc baisser. Les variations de prix seront plus importantes, mais elles s’équilibreront sur l’année. De plus, déplacer sa consommation sur les heures creuses solaires permettra de baisser ses factures.
Au TRV, les tarifs sont lissés sur l’année, il n’y a donc pratiquement aucun impact du TURPE 7 sur vos factures.
Le TURPE 7 a pour objectif de mieux refléter les coûts d’usage du réseau. Le réseau est plus sollicité l’hiver : le TURPE (et les factures) en hiver vont donc augmenter. Le réseau est moins sollicité l’été : le TURPE (et les factures d’électricité) en été vont donc baisser. Les variations de prix seront plus importantes, mais elles s’équilibreront sur l’année. De plus, déplacer sa consommation sur les heures creuses solaires permettra de baisser ses factures.
Au TRV, les tarifs sont lissés sur l’année, il n’y a donc pratiquement aucun impact du TURPE 7 sur vos factures. Pour toutes vos questions, la CRE a préparé une FAQ très complète, disponible sur ce lien.
Le TURPE 7 marque une étape importante, notamment grâce à l’introduction des heures solaires. Comme nous l’avions souligné dans nos travaux de recherches en 2023 : « Déployer l’autoconsommation photovoltaïque en France nécessite un véritable changement culturel. Les Français n’ont pas encore le réflexe de vérifier la météo avant de lancer une machine à laver. Un temps d’apprentissage sera donc nécessaire. »
En intégrant les heures solaires, le TURPE 7 contribue précisément à cette évolution des usages : il facilite l’acculturation des consommateurs à une consommation plus synchronisée avec la production renouvelable, tout en renforçant la stabilité du réseau.
Par ailleurs, le TURPE spécifique à l’autoconsommation collective reste pour l’instant théorique, mais il ouvre une perspective prometteuse. Sa mise en œuvre progressive pourrait bénéficier à la fois à l’équilibre du réseau et au développement de l’autoconsommation collective sur le territoire.
Chez Enogrid, nous accompagnons déjà de nombreux acteurs dans leurs projets d’autoconsommation collective. Pour tout conseil ou appui dans vos démarches, n’hésitez pas à solliciter nos experts.